Après Nahum (1997), Sophonie (1999), Abdias (2003), Zacharie (2014)
et Malachie (2015), voici le sixième « petit prophète » à
être commenté dans la fameuse coll. des éd. Peeters. On retrouve
dans ce vol., que l'A. a mûri pendant plus de vingt ans, les
qualités qui font le renom de la collection : une
bibliographie extensive ; une copieuse introd. dans laquelle
sont traitées les questions de texte et de traduction, de structure
et d'unité du livre, de style, de situation dans le canon, de date
et d'auteur, de contexte historique, de message et d'histoire de
l'interprétation ; enfin, un commentaire minutieux qui occupe
tout de même 260 p. pour commenter les deux chap. et les 38
versets du livre biblique. À défaut de pouvoir tout épingler,
je ne relève qu'une seule particularité de ce commentaire qui, à
l'usage, révélera bien d'autres richesses : l'utilisation
du delimitation criticism pour mettre au jour
les marqueurs structurels du texte et, par là, définir les unités
de sens. Sans pouvoir entrer dans des détails trop techniques,
disons que cette méthode d'analyse, notamment développée par Marjo
Christina Korpel (Delimitation Criticism: A New Tool in
Biblical Scholarship, Leiden, Brill, 2000) et déjà testée sur
Aggée par Marianne van Amerongen (« Structuring Division
Markers in Haggai », dans Delimitation
Criticism), présente l'avantage de fournir une base objective,
à partir des indications fournies par le manuscrit lui-même
(accents, formes pausales, etc.), pour comprendre comment un texte
est organisé (du membre au canto en passant par la ligne, la
strophe et le cantique). Ainsi, l'ouvrage s'achève avec une longue
annexe (« Structural Analysis of Haggai as Poetic
Prose », p. 299-365) dans laquelle l'A. justifie ses choix et
propose une structure pour l'ensemble d'Aggée. Ce faisant, il
confirme que le message du livre est porté par un art littéraire
magistral. - D. Luciani