La grâce de croire. III. La théologie

J. Doré
Teologia - reviewer : Bruno Clarot s.j.
Prêtre de Saint-Sulpice, professeur de théologie et membre de la Commission théologique internationale, J. Doré est devenu Évêque de Strasbourg en 1997. En 1991-2, il avait édité trois volumes de différents auteurs sur l'Introduction à l'étude de la théologie. Dans l'actuelle trilogie sur La grâce de croire, il regroupe en les retravaillant 40 de ses articles. Après deux tomes sur La Révélation et La Foi, il conclut par La théologie. La foi, explique-t-il, est une décision personnelle face à la Révélation, et la théologie est l'intelligence de cette foi. Il est convaincu qu'une partie de l'avenir de la foi dépend des théologiens. Ces derniers sont des interprètes de la foi en même temps qu'ils devraient être des saints et des prophètes. Ils ont aussi à répondre aux questions des hommes de leur temps, car la théologie est un corps de savoir toujours ouvert, en progrès, et non pas achevé une fois pour toutes.
La foi est, bien sûr, affaire d'Église, mais aussi décision personnelle du croyant et du théologien. Celui-ci doit vérifier à leurs sources les vérités qu'il enseigne et ses propres opinions théologiques, car il est responsable de son propre enseignement devant l'Église, les autres théologiens et le peuple des croyants. Théologiens et magistère ont à collaborer en esprit de foi. De la part du magistère, il y a danger d'immobilisme théologique, et il faut parfois du courage et de l'audace aux théologiens pour proposer des idées neuves avec le risque d'être désavoués ou condamnés même s'ils ont raison, trop tôt. Mais il est clair qu'eux aussi peuvent se tromper.
Le plan de l'A. est classique: la tâche théologique et sa nécessité, la formation permanente des prêtres et des laïcs, la théologie et la pastorale en union avec les évêques, les évolutions théologiques récentes en France depuis le Concile.
Livre clair, pédagogique, agréable à lire et qui offre l'intérêt de provenir d'un évêque qui fut longtemps théologien. Les évêques ont besoin des théologiens, on l'a bien vu au concile. Même si parfois tous deux s'opposent, le dernier mot doit revenir au magistère, quand bien même le théologien serait convaincu d'avoir raison. Henri de Lubac en a donné un bel exemple autour de 1950 avec deux livres précurseurs, Surnaturel et Corpus mysticum, tout comme Teilhard qui se vit refuser toute publication avant sa mort. Leur obéissance les a grandis tous deux. - B. Clarot sj

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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