La foi est, bien sûr, affaire d'Église, mais aussi décision personnelle du croyant et du théologien. Celui-ci doit vérifier à leurs sources les vérités qu'il enseigne et ses propres opinions théologiques, car il est responsable de son propre enseignement devant l'Église, les autres théologiens et le peuple des croyants. Théologiens et magistère ont à collaborer en esprit de foi. De la part du magistère, il y a danger d'immobilisme théologique, et il faut parfois du courage et de l'audace aux théologiens pour proposer des idées neuves avec le risque d'être désavoués ou condamnés même s'ils ont raison, trop tôt. Mais il est clair qu'eux aussi peuvent se tromper.
Le plan de l'A. est classique: la tâche théologique et sa nécessité, la formation permanente des prêtres et des laïcs, la théologie et la pastorale en union avec les évêques, les évolutions théologiques récentes en France depuis le Concile.
Livre clair, pédagogique, agréable à lire et qui offre l'intérêt de provenir d'un évêque qui fut longtemps théologien. Les évêques ont besoin des théologiens, on l'a bien vu au concile. Même si parfois tous deux s'opposent, le dernier mot doit revenir au magistère, quand bien même le théologien serait convaincu d'avoir raison. Henri de Lubac en a donné un bel exemple autour de 1950 avec deux livres précurseurs, Surnaturel et Corpus mysticum, tout comme Teilhard qui se vit refuser toute publication avant sa mort. Leur obéissance les a grandis tous deux. - B. Clarot sj