Le propos de l'A., prof. de théol. morale au Centre Sèvres (Paris),
entend donner chair à l'éthique sociale, pour le double achèvement
de la foi chrétienne et du bien commun. Car la morale kantienne des
Lumières apparaît fort sèche au regard des questions qui nous
sollicitent aujourd'hui. Par ailleurs, la conviction des chrétiens
ne peut rester sous le boisseau de la vie privée. D'où l'intérêt
d'explorer les vertus qui, jaillies des pages de la Bible, font du
bien à la vie sociale. Entre la justice, d'un côté, vertu qui sert
de référence cardinale puisqu'elle cherche à
donner à chacun ce qui lui revient, l'espérance, de l'autre côté,
vertu qui donne au labeur quotidien l'indispensable
confiance théologale en l'avenir, les trois
autres vertus concernent tour à tour l'intelligence du lien social
perçu sous l'angle de la solidarité, puis l'affection qui se laisse
toucher par la compassion, enfin l'action qui ne craint pas
d'exercer l'hospitalité envers l'étranger. En réfléchissant sur la
portée éthique de diverses scènes bibliques, l'A. entend montrer
comment la tradition chrétienne enrichit la compréhension commune
des valeurs qui nourrissent le tissu social. Des illustrations
concrètes de ces vertus sociales (Alberto Hurtado, Luther King,
Jean Vanier…) complètent très heureusement l'exposé. Un livre à
lire par tous les chrétiens qui souhaitent savoir comment leur foi
les engage dans le champ social. - X. Dijon s.j.