À l'occasion du ive centenaire de la mort à Pékin de Matteo Ricci,
voici un petit livre original. Plutôt qu'une correspondance, il
s'agit bien, présenté comme une suite de 48 lettres, d'une sorte de
monologue adressé à Ricci: sous un pseudonyme, l'A. française
raconte au père Matteo ce qu'elle le voit faire. Interlocuteur
(presque) silencieux, Ricci est cependant celui qui inspire le
récit, les descriptions et les réflexions. Le fil chronologique et
thématique est la vie de Ricci, le déploiement de son projet, sa
rencontre avec la société et la culture chinoises, la pertinence ou
non du christianisme… Tout cela est considéré du point de vue de
l'européen qu'est Ricci. En contrepoint, quelques flashes sur
l'itinéraire propre de l'A.: sa passion pour la langue et la
culture chinoises, ses voyages, sa redécouverte de la foi
chrétienne. Ce va-et-vient contribue à 'actualiser' la conversation
imaginaire. D'une belle écriture limpide, ces pages font revivre,
de façon plaisante et profonde, un épisode marquant de la rencontre
des cultures et des spiritualités. - J. Scheuer sj