L'A. qui est déjà intervenu dans deux des recensions précédentes
sur Marie, fait le point sur les développements de la théologie
mariale au Concile Vatican II et dans la théologie et le magistère
catholique (I), et finalement dans le dialogue oecuménique, avec la
présentation du document du Groupe des Dombes sur la Vierge Marie
(II). Au XXe siècle, la théologie mariale a été réintégrée dans le
mystère du Christ et de l'Église, dont Marie est membre, mère, type
(Lumen Gentium), «qui correspond à la christologie du Serviteur
appelé à se manifester comme Seigneur» (p. 46). L'A. dénonce
certains excès, comme le titre marial de «corédemptrice» ou l'idée
d'une union hypostatique entre Marie et l'Esprit Saint (L. Boff, M.
Kolbe). Sa réserve devant l'actualisation de la «médiation
maternelle» de Marie (Jean-Paul II, Redemptoris Mater) s'explique
par son souci de se faire comprendre des chrétiens issus de la
Réforme. Membre du Groupe des Dombes depuis près de 40 ans, l'A.
décrit le double document sur Marie dans le dessein de Dieu et la
communion des saints à partir des méthodes de travail du Groupe
oecuménique. Il pointe le contentieux interconfessionnel qui
subsiste, au sujet de la coopération de Marie, qui porte sur les
«conséquences de la justification dans le justifié» (p. 90) ou sur
les dogmes catholiques de l'Immaculée Conception et de
l'Assomption, que l'A. veut situer «dans la hiérarchie des vérités
chrétiennes» (p. 93) (sur cette question, cf. les articles d'A.
Blancy, J.-M. Hennaux, P. Grelot, Vl. Zielinsky dans NRT 121 [1999]
23-91). Mais l'A. offre aussi «une autre voix» (bandeau) après le
succès éditorial du Marie de Jacques Duquesne (Plon, 2004),
qualifié d'«évangile apocryphe de Marie» (p. 21) auquel sont
consacrées 10 pages. Sa critique y récuse la «demi-science» de D.,
portant surtout sur la conception virginale, «initiative créatrice»
(p. 18), et la phratrie de Jésus, dont l'identité reste
«indécidable» (p. 14) pour l'A. et n'exclut certainement pas la
virginité perpétuelle de Marie. Ce petit livre nous rappelle que
Marie a été servante avant d'être reine, celle qui a reçu
l'élection par pure grâce de Dieu. Et qui l'a accueillie, pour
nous. - A. Massie, S.J.