L'on attendait depuis longtemps un ouvrage qui « pense » le don maussien en lui-même, sans le surcharger voire le déformer de ses interprétations structuralistes (Claude Lévi-Strauss en tête), sans l'enrôler dans le paradigme de l'anti-utilitarisme (Alain Caillé et Jacques Godbout), sans élimer son nécessitarisme (Bruno Karsenti). Dans un exposé limpide, pédagogique, émaillé de citations de bon aloi, l'A. nous offre l'exemple rare d'une érudition qui se fait oublier, non sans interroger la tache aveugle de l'édifice maussien (quid du don originaire ?) et le caractère nécessaire du don, non sans se donner (sic !) la liberté, mais seulement en conclusion, de montrer que le retour à « la magie du don archaïque » suggéré par Mauss est une « voie sans issue » (p. 127) et surtout non sans suggérer que, dans la société actuelle, la piste est ouverte pour « une « nouvelle » théorie du don » (p. 129) qui, articulée à la présence « de l'obligatoire, de la contrainte et de l'intérêt » (p. 126), ferait pleinement droit à un don enfin « libre », « désintéressé » et « vrai » (p. 125). - P. Ide
L'on attendait depuis longtemps un ouvrage qui « pense » le don maussien en lui-même, sans le surcharger voire le déformer de ses interprétations structuralistes (Claude Lévi-Strauss en tête), sans l'enrôler dans le paradigme de l'anti-utilitarisme (Alain Caillé et Jacques Godbout), sans élimer son nécessitarisme (Bruno Karsenti). Dans un exposé limpide, pédagogique, émaillé de citations de bon aloi, l'A. nous offre l'exemple rare d'une érudition qui se fait oublier, non sans interroger la tache aveugle de l'édifice maussien (quid du don originaire ?) et le caractère nécessaire du don, non sans se donner (sic !) la liberté, mais seulement en conclusion, de montrer que le retour à « la magie du don archaïque » suggéré par Mauss est une « voie sans issue » (p. 127) et surtout non sans suggérer que, dans la société actuelle, la piste est ouverte pour « une « nouvelle » théorie du don » (p. 129) qui, articulée à la présence « de l'obligatoire, de la contrainte et de l'intérêt » (p. 126), ferait pleinement droit à un don enfin « libre », « désintéressé » et « vrai » (p. 125). - P. Ide