Lors de la dernière décennie, nous pouvions célébrer plusieurs jubilés de conciles œcuméniques : Latran iv (1215), Vienne (1312-1313), Constance (1414-1418), Latran v (1512-1517), Vatican i (1869-1870) et Vatican ii (1962-1965), peut-être aussi Trente (1545-1563). Le deuxième et le quatrième conciles dans cette série suscitent relativement peu d’intérêt, même parmi les historiens de l’Église. L’A. de deux recueils d’articles sur Latran v, probablement son meilleur connaisseur aujourd’hui, N. Minnich publie, dans le livre que voici, les textes présentés à un congrès sur le concile organisé par le Comité Pontifical des Sciences Historiques en 2016. Beaucoup d’auteurs renommés y ont fait une contribution. On reproche souvent à Latran v de n’avoir presque rien fait pour surmonter la crise de l’Église qui éclatait dans la réforme, juste après la fin du concile. Le livre nous montre que, même si ce reproche est justifiable, il n’est pas toute la vérité sur Latran v. Le concile ne s’occupait pas seulement des problèmes actuels de la politique ecclésiale, comme l’abolition de la Pragmatique Sanction de Bourges, mais aussi de questions d’une réelle importance spirituelle, et il y cherchait une solution dans l’esprit de l’évangile. Des questions comme le blasphème, la portée de l’autorité pontificale, l’immortalité de l’âme et les conditions des prêts d’argent ne manquent pas d’intérêt éthique et religieux encore pour le chrétien d’aujourd’hui. Celui-ci ne sera pas moins gêné en lisant les passages où le livre évoque les escapades militaires du pape Jules ii, la manière dont l’Église croyait devoir châtier les pécheurs et les criminels, etc. Le livre, qui contient quelques belles illustrations, est chaudement recommandé. — R. Jahae o.m.i.