La réflexion sur le principe de non-contradiction se développe en
Italie depuis plusieurs décennies, à la faveur, entre autres, des
polémiques suscitées par l'héritage néo-scolastique entre les
partisans d'une ontologie de la substance stabilisée et ceux qui
tiennent davantage compte du mouvement des réalités, de leur
évolution, de leur temporalité. Le petit ouvrage présenté ici
commente les passages les plus importants de la Métaphysique
d'Aristote, en mettant en relief la perspective formelle du
Stagirite. C'est ainsi que l'expression «en même temps» de la
définition aristotélicienne du principe de non-contradiction est
expliquée en se contentant d'éliminer, en fait, toute temporalité
(mais cette élimination, si elle est essentielle au principe, en
fonde la raison dans des nécessités de la pensée, sans considérer
les réalités vives). L'A. envisage d'abord le principe de
non-contradiction comme loi de la réalité, puis de la pensée, et
enfin comme principe premier indémontrable. La conclusion de l'A.
est que le principe de non-contradiction est essentiellement
ontologique, puisque sa contradiction ne pourra en rester qu'à un
jeu de mots sans comprendre l'intention «réelle» de nos langages;
selon l'A. et la tradition à laquelle il se rattache, celui qui
contredit ce principe ne peut qu'en rester à l'ignorance. - P.
Gilbert sj