Autobiografía y otros escritos. Versión y comentarios: B. Hernández Montes, S.J.

Pedro Canisio (San)
Biografie - reviewer : Bruno Clarot s.j.
Figure de proue de l'histoire religieuse du XVIe s., P. Canisius sj, docteur de l'Église, est très mal connu des Espagnols; aussi B. Hernández sj s'est-il proposé, à travers des extraits de ses écrits, de mieux faire connaître l'homme et le saint que fut Canisius. Il trace d'abord une courte biographie pour situer ce géant et son oeuvre qui ont fait de lui le second apôtre de l'Allemagne après Boniface.
P. Canisius (1521-1597) naît aux Pays-Bas dans une famille bourgeoise au début du protestantisme (1517) et l'année de la conversion d'Ignace à Pampelune. À 15 ans, il étudie aux Universités de Cologne et de Louvain et acquiert un doctorat en philosophie et Lettres. Une tante lui prédit son entrée dans un nouvel Ordre religieux qui réformerait l'Église. En 1540, il prononce un voeu de chasteté et rencontre à Mayence le premier compagnon parisien de saint Ignace, Pierre Favre. Il fait les grands Exercices sous sa direction et entre dans la jeune Compagnie de Jésus. À 24 ans, il enseigne la Bible à l'Université de Cologne et est envoyé par les catholiques de la ville auprès de Charles-Quint pour qu'il intervienne contre l'Archevêque de la ville sur le point de passer au protestantisme.
Prêtre en 1546, il est emmené l'année suivante au concile de Trente par le Cardinal d'Augsbourg. L'année suivante, Ignace l'appelle à Rome pour sa 3e année de probation, puis l'envoie avec 9 compagnons pour fonder à Messine le premier collège de la Compagnie. En 1549, il est rappelé pour enseigner la théologie à l'Université d'Ingolstadt, en Bavière et obtient d'abord son doctorat en théologie à Bologne. Après un an, il est élu Recteur de l'Université. En 1552, le Pape l'envoie à Vienne où il compose son «Grand catéchisme» pour affermir la foi des catholiques tout en enseignant la théologie. En 55, il va fonder un collège à Prague, malgré l'opposition des hussites. Il publie alors son «Petit catéchisme» qui sera copié un peu partout chez les catholiques.
En 1556, Ignace le nomme Provincial d'Allemagne. En 1558, le Pape l'envoie au Colloque de Worms et en 1559 en Pologne avec le Nonce de ce pays; puis l'Empereur le convoque à la Diète d'Augsbourg. En 1562, le Président du concile de Trente le rappelle pour débattre de sérieux problèmes; le Père Nadal l'emmène ensuite pour fonder plusieurs collèges en Allemagne, mais en 1563 il est rappelé à Trente. Dès 1564 il inaugure l'Université jésuite de Dillingen en Bavière. En 1565, il est à Rome pour élire le nouveau Général, François de Borgia, qui l'envoie comme visiteur de la Compagnie en Allemagne, laquelle compte alors 3 Provinces. Pie V exige qu'il parte pour achever les travaux de la Diète d'Augsbourg, puis lui ordonne de répondre au fameux livre des «Centuries de Magdebourg» où un groupe de protestants entend prouver, siècle après siècle jusqu'au XIIIe, que ce sont eux qui sont restés fidèles à la tradition chrétienne. Ne trouvant pas de collaborateurs, Canisius ne pourra répondre qu'à 3 points (sainteté, privilèges de Marie et de Jean-Baptiste) avant d'être déchargé de ce lourd travail par Grégoire XIII en 78. De 1578 à 1580 il est vice-provincial d'Allemagne du Sud, puis est envoyé en Suisse pour fonder un collège à Fribourg et affermir la foi des catholiques. Il prêche énormément, écrit et meurt en 1597. Il a publié bon nombre de livres durant sa vie. Cette esquisse permet de se rendre compte des capacités et des réalisations de cet homme obéissant que l'on se disputait de plusieurs côtés.
Hernández rappelle que Canisius fut un prédicateur fameux dont on a conservé 2000 sermons et instructions. Sa prédication était sereine tout en dénonçant les vices et en répondant aux critiques protestantes. Par son activité si variée, il a marqué l'histoire religieuse européenne, car il avait le don de percevoir les besoins religieux du moment et employait toutes ses énergies à y répondre. Son «Catéchisme» a marqué la foi des catholiques.
Après cette biographie, l'A. a surtout tenu à nous présenter de courts textes en général pour nous faire pénétrer dans l'âme de l'apôtre, du mystique et du saint, en nous offrant une vue panoramique de sa spiritualité dans l'action. Tirés des «Monumenta historica sj» ces textes sont pour la plupart inédits en espagnol. D'abord viennent des bribes de ce qui nous reste de ses quelques écrits biographiques, puis des textes sur sa vie de jésuite et d'apôtre, d'autres sur la spiritualité et l'ascèse et enfin sur les problèmes suscités par le protestantisme. Son autobiographie est une sorte de conversation avec Dieu: il y raconte les grâces reçues à Rome avant sa profession solennelle, ou ses craintes avant son examen de doctorat en théologie à Bologne. On y perçoit une âme très simple, une foi inconfusible et une énorme confiance en Dieu. Il ne faut pas chercher dans ces textes un grand écrivain, mais un homme de foi rempli d'amour de Dieu et du prochain, avec une belle intelligence. - B. Clarot sj

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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