Basilio di Cesarea, interprete della Scrittura. Lessico, principi ermeneutici, prassi

M. Girardi
Sacra Scrittura - reviewer : Léon Renwart s.j.
Pour une étude systématique de Basile de Césarée comme interprète de l'Écriture, manquait encore une étude établissant d'après les textes significatifs de cet auteur les termes employés par lui et les principes herméneutiques qu'ils révèlent. G. consacre son premier chapitre à la recherche des quelque 130 mots utilisés dans ce but par B. et s'efforce d'en dégager les principes, peu nombreux mais non négligeables, qui révèlent la technique exégétique de B. ainsi que sa place dans la culture biblique et la théologie de son temps. Il examine les indices d'une exégèse littérale et ceux d'une exégèse spirituelle et allégorique, ainsi que la place donnée par B. à la langue et au style des textes bibliques. Chose curieuse, alors que B. recourt habituellement, mais avec discernement, à l'allégorie, son Hexameron en est pratiquement exempt, sans doute à cause des abus d'allégorie auxquels se livraient certains hérétiques.
Les chapitres suivants se divisent en deux groupes, Ancien et Nouveau Testaments. Dans le premier, G. étudie l'approche de B. envers les Proverbes, les Psaumes et le psautier, où il met en valeur comme critère exégétique l'«utilité» (ôpheleia) de la récitation du psautier dans l'Église. Contre les hérétiques, il a des interprétations symboliques: le bélier est le symbole de l'évêque, guide et maître d'orthodoxie; la licorne représente le Christ vainqueur de Satan et de ses suppôts; le cerf symbolise le théologien triomphant de l'hérésie; la «Gloire résidant dans le Temple» rappelle l'orthodoxie et la paix entre les Églises. Dans le chapitre intitulé «Exégèse et histoire», G. examine l'existence d'un agraphon (parole du Christ non rapportée dans l'Écriture) et l'estime peu probable.
Pour le Nouveau Testament, B. procède volontiers par questions et réponses, dans une atmosphère de recherche sereine visant à éclairer et approfondir l'intelligence du texte par une exégèse au sens large: le doute n'est nullement une critique, mais une manière de convaincre l'intelligence et le coeur et, par là, de confirmer indirectement la foi. Nous avons particulièrement apprécié les pages sur les Béatitudes. B. y voit l'enseignement par excellence du Christ; il développe avec insistance le choix de la pauvreté et des pauvres, alpha et oméga de la doctrine des Béatitudes.
«L'intelligence de l'Écriture, c'est d'accorder sa vie à la signification de toute parole». Telle est l'affirmation fondamentale de Basile. Pour G. elle résume et caractérise la nature noético-spirituelle et la finalité morale de l'herméneutique basilienne. Aussi conclut-il, en citant Gribomont: «Basile fut l'un des héritiers directs du grand Alexandrin. Le don essentiel d'Origène à Basile fut sans doute la conviction que la pureté du coeur mène à une gnose chrétienne, spirituelle, où l'Écriture révèle son sens plénier» (p. 256). Une large bibliographie et des tables détaillées (Écriture, textes de B., auteurs anciens, termes grecs, auteurs modernes, noms et matières) terminent heureusement ce volume d'une grande érudition. - L. Renwart, S.J.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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