Voici, traduite par un dominicain, la deuxième édition de l'ouvrage
qu'il fallait pour aborder avec respect la question que posent à
l'Église les LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres),
catholiques ou non. Le ministère dédié à ces personnes concerne,
affirme le jésuite qui tient la plume, « et de plus en
plus », l'Église tout entière (p. 13). De plus, le
travail de dialogue et de réconciliation à mener incombe au premier
chef à « l'Église institutionnelle, car c'est elle qui a causé
chez les personnes LGBT ce sentiment de mise à l'écart, et non
l'inverse » (p. 14, cf. p. 37, 46, etc.). Le
livre, qui omet volontairement de considérer les positions prises
de part et d'autre quant aux relations homosexuelles et s'en
explique (p. 15-16), « traite d'abord de dialogue et de
prière » (p. 17). Il vise, comme le dit son titre, à
« bâtir un pont », et appelle chacun à se souvenir que la
« conversion » est un appel adressé à tous (« Les
LGBT sont appelés à être des saints, comme chacun de nous »,
p. 64). L'ouvrage n'est encore qu'une esquisse de ce
« pont à double sens » (p. 44) : de l'Église
vers les catholiques LGBT (p. 49-105) ; de la communauté
catholique LGBT vers l'Église (p. 107-144) ; et puisque
nous sommes « ensemble sur ce pont » (« Car ce
pont, c'est l'Église », p. 146), ces deux parties se
déclinent de manière identique : respect, compassion,
délicatesse. Dans un second moment, l'ouvrage propose des passages
bibliques pour réfléchir et méditer (p. 150-210), « une
prière pour quand je me sens rejeté » (p. 213-215), et,
avant quelques remerciements, des pistes « pour continuer la
réflexion » (p. 217-230). À lire et à faire lire, car sur
ces exemples qu'on croit lointains se joue la miséricorde envers
les plus proches - N. Hausman s.c.m.