Dominus est le pseudonyme sous lequel Dom Gérard Calvet
(1927-2008), de l'abbaye traditionaliste Sainte-Madeleine du
Barroux, a signé, durant une dizaine d'années (1976-1985), dans la
revue «Itinéraires», une cinquantaine de «lettres» que, rappelle le
préfacier J. Madiran, il adresse aux chrétiens qui ont «le courage
et la lucidité d'entreprendre l'oeuvre chère entre toutes: la
restauration d'un ordre temporel chrétien.» Qu'y trouvons-nous?
Divers articles sur l'esprit liturgique; des commentaires de
psaumes; des instructions aux novices, aux jeunes mamans et à des
moniales; une méditation sur la mort, inspirée des cadrans
solaires: horam dum petis, ultimam para; une explication de
l'exultet avec l'éloge de la très chaste abeille cuius nec sexum
masculi violant, nec filii destruunt castitatem. L'A. chante le
mois de Marie dans l'excellente compagnie de Villon et Verlaine,
Péguy et Marie Noël, tout en évoquant «quatre siècles de
malveillance protestante». Il fustige l'éternel prurit du
changement: la nouveauté porte en elle un ferment de malice. Il
accuse de crime de «novelté» les novateurs idéologues qui, en ce
temps de néo-arianisme, s'acharnent à forger de nouvelles
doctrines. Quant à lui, il croit à la force apologétique séculaire
des miracles: le miracle de Porto das Caixas (Brésil), où, en 1969,
un crucifix a saigné, mais plus encore le miracle de Lanciano
(Italie), où le pain et le vin, au VIIIe siècle, se sont
transformés en chair et sang, un prodige qui «devrait empêcher les
protestants de dormir». Agréablement écrit. - P.-G.D.