On pourrait suggérer au lecteur de commencer à lire en partant du
dernier chapitre, celui qui rend compte des objectifs et finalités
du foyer de récollection de l'abbaye bénédictine de
Münsterschwarzach. Ce qu'il va lire en effet, ce sont les actes
d'une session tenue dans ce cadre psycho-spirituel inspiré
notamment par Henri Nouwen et Anselm Grün. Accueillant des prêtres,
religieuses et religieux qui ont à faire face à un tournant crucial
de leur existence, ce foyer veut panser leurs blessures. Celles-ci,
comme le rappelle la contribution d'A. Grün, peuvent être une
chance spirituelle à saisir. Elles appellent à ne plus tout
attendre de soi ou d'un idéal de perfection mais à s'en remettre
plus profondément à l'action du Seigneur, par delà ce qui risque
toujours de rester masqué derrière un rôle, une fonction ou une
tâche pastorale. La contribution la plus étoffée est due à
Christoph Jacobs et porte sur une «génétique de la santé». Ce texte
montre avec pertinence que le propos du foyer d'accueil et son
action ne visent pas que le soin et la guérison des blessures.
Horizon trop limité. La préoccupation doit être le mieux-vivre, le
mieux-être. «Qu'est-ce qui fait que les gens sont en bonne santé?»,
voilà qui devrait davantage susciter l'intérêt, les recherches, les
réalisations pratiques. Dans cette perspective, C.J. développe
toute une série de pistes où se conjuguent les données de la
psychologie et l'ouverture spirituelle. L'ensemble des exposés
présente un intérêt évident pour la psychologie pastorale, à une
époque d'intense restructuration des communautés et des tâches
ecclésiales. Mais la lecture de ce livre n'est pas réservée aux
prêtres et religieux; les laïcs y trouveront à coup sûr des
éléments d'un art de vivre harmonisant. - H. Thomas, O.S.B.