La période brève qui va de la prise du pouvoir par les communistes
en 1949 au début des années 60 fut décisive pour la société
chinoise et pour les catholiques de Chine en particulier. Entre les
professions d'athéisme militant et la nécessité de s'assurer de
larges appuis dans la population, le parti communiste définit
progressivement sa politique religieuse. Elle vise notamment à
couper les communautés croyantes, particulièrement les catholiques,
de leurs liens avec l'étranger, ce qui aboutit, non sans analogie
avec certains pays d'Europe de l'Est, à la fondation d'une
Association patriotique. Basée notamment sur les archives de
plusieurs instituts missionnaires (à Rome, en Italie et en France)
ainsi que sur des documents chinois, l'analyse précise de ces
années éprouvantes tente de dépasser les oppositions simplistes
entre martyrs et collaborateurs, entre «Église patriotique» et
«Église clandestine». Le récit conduit le lecteur jusqu'au 2e
congrès de l'Association patriotique (1962) et aux premières phases
du Concile. La période suivante, qui coïncide à peu près avec le
pontificat de Paul VI et la Révolution culturelle, est en effet une
autre histoire. Les événements des années 50 pèsent cependant
toujours sur une situation aujourd'hui en pleine évolution, tant du
côté de la société et du pouvoir chinois que de l'Église
catholique. - J.Sch.