La réflexion actuelle sur le salut et en particulier la théologie
des religions souffrent d'un déficit ecclésiologique qui s'explique
à son tour par une perte du sens de la nouveauté du salut dans le
Christ et du lien entre le Christ et l'Église. Par crainte de céder
à un sentiment de supériorité ou à une forme d'impérialisme
chrétien qui serait fatale au dialogue interreligieux, des
théologiens proposent une notion générale de salut et pensent en
trouver la réalisation dans les religions aussi bien que dans
l'Église. Certains passages de Vatican II sont sollicités en ce
sens. Si l'A. rejette évidemment les positions d'un J. Hick ou d'un
P. Knitter, il s'interroge plus précisément, se référant notamment
à E. Schillebeeckx, L. Boff ou J. Dupuis (corriger son nom dans
l'index), sur le danger de diluer à l'excès la notion d'Église
«sacrement» dans des expressions telles que «sacrement de
l'Esprit», «sacrement du Règne», voire «sacrement du monde». Il
souligne la nécessité de reconnaître le salut de Dieu tel qu'il se
donne concrètement dans la singularité du Christ et invite à
repenser la médiation universelle de l'Église dans la réalisation
historique de ce salut. - J.Sch.