L'auteure commence par constater que, en dépit de tous leurs
efforts pour surmonter la mort (récits mythologiques, croyances
religieuses, hypothèses métaphysiques, utopies scientifiques), les
hommes ne parviennent pas à éliminer leur angoisse devant la
perspective de leur anéantissement. Continuant son analyse, elle
conclut au caractère également illusoire des diverses tentatives
auxquelles nous avons recours pour neutraliser la mort:
prolongation de la vie par procuration (transmission des gènes, de
l'expérience, du savoir); conduites ou activités à risque
(toxicomanie, alpinisme…); suicide; culte du corps (chirurgie
esthétique, body building). Il lui reste alors, à la suite de
divers auteurs (v.g. Maître Eckhart et sa Gelassenheit), à nous
inviter à exister en mortels et à assumer notre mort… non pas comme
le dernier épisode de la vie humaine, mais comme son attribut
essentiel. Ne cherchons pas à nous situer par-delà l'angoisse, mais
acceptons d'y demeurer… dans la zone immobile et sereine qui
constitue le centre des tourbillons. Avis aux médecins! - P.-G.D.