L'ouvrage n'a vraiment rien d'ordinaire. Pour écrire la biographie
de l'évêque du Chiapas que lui demandaient le CCFD et les éditions
de l'Atelier, l'écrivain de métier s'est vu contraint de visiter
tout son diocèse, interviewant jusqu'à sept personnes par jour
durant deux mois, avant de pouvoir écouter, durant quelques jours,
son modèle. Ce dernier récit «déclenche» à plusieurs reprises, dans
le texte, le récit des fidèles qui racontent avec lui une histoire
commune, où surgit peu à peu une «église autochtone», avec sa
culture religieuse, ses langues, ses ministères, ses solidarités
politiques réelles, son discernement des pièges où les puissants
cherchent à la compromettre. Cela se passe aujourd'hui, au Mexique,
chez les Mayas qui croient au Christ, et qui ont trouvé dans le
Concile Vatican II, avant Puebla et son option pour les pauvres
(45), leur source d'espérance. Devenu émérite, écarté ainsi que son
coadjuteur, don Samuel a jeté durant quarante ans la semence d'une
paix durable en luttant pour que les Indiens qui l'ont «converti»
ne perdent jamais plus leur identité. - N. Hausman, S.C.M.
