Cristologia primitiva. Dalla teofania del Sinài all'Io Sono giovanneo

W. Binni G.L. Boschi
Teologia - reviewer : Jean Radermakers s.j.
Deux auteurs italiens, le premier formé aux E.U. et en Israël, professeur de théologie biblique à l'Angelicum de Rome et collaborateur de la Rivista biblica, le second, dominicain, docteur de l'Angelicum et de l'École biblique de Jérusalem, professeur et président du Studium théologique de Bologne, auteur de plusieurs livres sur la Bible, se mettent ensemble à la recherche de la «christologie primitive» sous-jacente au quatrième évangile.
L'étude est du plus haut intérêt, car elle se base sur l'insistance de l'évangile johannique à attribuer à Jésus le «Je suis» de la tradition du Sinaï (comme M. Trimaille le relevait déjà de la christologie de Marc). L'originalité de l'essai consiste dans le fait de suivre à la trace les développements de cette tradition à travers les sources juives, permettant ainsi de prendre la mesure d'une christologie de la première communauté chrétienne interprétée par l'évangéliste.
Le travail est conduit méthodiquement. Il s'agit d'abord d'un examen détaillé des passages de l'Exode (chap. 19 à 24) sur la théophanie du Sinaï, avec une conclusion fort éclairante sur la théologie du texte. Une étude de la structure interne de ce texte permet alors aux A. de relire l'Alliance sinaïtique d'une manière neuve - «christonomique» ou selon la Torah messianique - à partir du personnage mystérieux de «l'Ange de l'Éternel» qui sert de médiateur entre la présence de Dieu et Moïse avec le peuple, dont le rôle est souligné par les commentateurs juifs. Ils en arrivent ainsi à mettre l'accent sur la centralité du Nom divin, exprimé par le tétragramme sacré auquel correspond le Kurios grec et de dégager la portée de l'acte de foi dans ce Nom divin. Une quatrième étape est consacrée à la «christologie primitive» élaborée par Jean, de type sapientiel sans doute, et qui devient caractéristique de la communauté (ou de l'école) johannique. Dès lors qu'on met en évidence ce «Je suis» du Jésus présenté par Jean, il s'impose de refaire le chemin en sens inverse, et de suivre les traces de cette affirmation divine dans la tradition juive. Nos A. montrent ensuite que le verset de Jn 1,51 est en rapport étroit avec le signe de Cana et celui du temple; ils affirment aussi qu'il faudrait encore approfondir la relation entre le Dieu de la révélation sinaïtique et celui que Jésus nomme son Père (cf. Jn 5 et 8).
Cette étude est fort suggestive et elle invite les chercheurs à examiner en profondeur les déclarations «Je suis» du Christ concernant sa personne en saint Jean: le cheminement de la tradition juive permet de mieux se rendre compte des soubassements de la christologie johannique. Nous remercions les A. de nous mettre aussi au travail dans le prolongement de leur découverte. - J. Radermakers, S.J.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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