L'A. nous fait parcourir trois étapes. «La première s'efforce d'exposer les conditions et les moyens pour chercher à comprendre» (p. 29). Il nous met en face du discours chrétien et nous donne les raisons de faire de la théologie, jusqu'à chercher le rapport entre cette science et celles que l'on appelle humaines. La deuxième partie fait référence aux sources chrétiennes: la Bible lue dans la tradition, laquelle n'est point figée dans ses formulations, mais se vit dans la pratique de la charité. La troisième étape «pose des jalons pour une proposition de la foi» (p. 30): rapport du croire à l'action, notamment sur trois points qui sont foi, promesse et grâce., réflexion sur la gratuité «qui est l'impensé de toute pensée chrétienne» (p. 30).
Chemin faisant, nous découvrons des échappées lumineuses sur la plupart des vérités chrétiennes qui font l'objet d'un dogme. Aussi ce livre est-il vraiment précieux, car il constitue à la fois un témoignage averti sur les soubresauts de la pensée occidentale en ces derniers siècles et une réflexion solide pour conforter les chrétiens qui doutent ou qui ne trouvent plus dans leur foi un soutien suffisant devant la modernité, avec laquelle notre A. entre en dialogue, grâce à son expérience des hommes et sa familiarité avec les problèmes qui se posent à notre temps. Il n'en laisse échapper aucun. À le lire et le relire, nous retrouvons du courage pour «croire quand même». - J. Radermakers sj