Ce livre se présente comme une enquête : l’A. part à la recherche de l’apparition du messianisme biblique, défini comme « l’espérance et l’attente du peuple juif en l’avènement d’un sauveur promis par Dieu pour instaurer son Royaume au terme de l’histoire » (p. 19). L’A. décide de privilégier la dimension royale du messianisme, faisant de David une figure tutélaire et rétrécissant de facto la réalité plurielle du messianisme. L’hypothèse de l’ouvrage est fondée sur le juste sens de la typologie : les auteurs du NT ont réinvesti les textes, les figures et les théologies de l’AT, en fonction de leur foi dans le Christ. Les textes de la Bible hébraïque sont passés en revue, et l’A. dénie la qualité messianique à la plupart d’entre eux : « il n’y pas de messianisme [à l’époque royale], mais c’est dans le caractère sacral de la royauté israélite que le messianisme puise ses origines » (p. 51), dans « l’ensemble des textes prophétiques, les versets retenus comme messianiques par la tradition sont finalement peu nombreux » (p. 75), « on ne peut pas dire qu’il y ait eu un “réveil du messianisme” durant la période perse » (p. 121-122). À l’époque hellénistique, l’eschatologie s’affirme, qui a pu servir de terreau à l’idée messianique. Celle-ci est exprimée avec plus de force dans les manuscrits de Qumrân, quoique de manière disparate (« les différentes figures messianiques ne sont jamais mises sur le même plan et ne se situent pas sur le même axe temporel, qu’il soit historique ou eschatologique », p. 196-197). Le chap. vi évalue la teneur messianique des écrits du judaïsme ancien. Le propos est anthologique, sinon catalogique, et se termine sur un constat d’échec, qui pourrait s’expliquer par la définition courte retenue du messianisme : « [Les croyances messianiques] ne font jamais l’objet d’exposés systématiques, et il est impossible de tracer un portrait cohérent du messie » (p. 274). « À l’époque de Jésus, le messianisme royal n’est pas ce qui mobilise l’ensemble de la population » (p. 296). Mais la catégorie de Messie faisait partie du réservoir conceptuel auquel les auteurs du NT ont eu recours pour exprimer leur foi. L’enquête laisse le lecteur sur sa faim, peut-être en raison du ton assertif plutôt qu’argumentatif employé par l’A. La bibliographie est abondante, mais elle compte nombre de références déjà anciennes. — N.J.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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