Plutôt que d’inviter à « redécouvrir » la liturgie eucharistique, Philippe Robert, musicologue et compositeur, suggère de la « découvrir » en portant un regard neuf sur le Repas du Seigneur. La sortie du Missel en français (2021), nouvelle édition du Missel de Vatican ii et de Paul vi, nous interroge : Qu’allez-vous faire de la richesse de la prière de l’Église ? Les chrétiens de votre quartier ou de votre paroisse ont-ils lu les prières eucharistiques et découvert le chemin de salut qu’elles esquissent ? Le mystère pascal du Christ et de l’Église y est présent à chaque ligne. On peut en dire autant de la double épiclèse pour que vienne l’Esprit Saint. Quand la théologie et la prédication vont-elles faire sa place à l’action de l’Esprit Saint au cœur de l’Église ? Et la communion à la coupe, qui peut être offerte à tous, est comme illuminée par la parole de l’institution eucharistique, particulièrement riche de sa christologie et de son ecclésiologie. On pourrait aussi travailler le sujet de l’« assemblée liturgique » et de sa « participation active » (SC 48) qui est bien plus riche qu’on peut le penser.

L’ouvrage passe en revue les fêtes chrétiennes majeures. Il évoque la richesse de l’espace liturgique ainsi que les gestes et les objets. Le chant liturgique n’est pas un simple « ornement » ; il est la profession de foi de l’assemblée qui renforce son unité et consolide sa charité. L’approche de P. Robert a la fraîcheur d’une découverte. Elle s’apparente à la « mystagogie ». Elle invite le lecteur à entrer dans le mystère du salut et à s’en émerveiller. — A.H.