Dans cette étude est exposée la manière dont la question du salut
des infidèles est abordée à l'époque du Concile de Trente (achevé
en 1563) par deux théologiens augustiniens: Luis de Léon et Pedro
de Aragon, et un peu plus tard par le dominicain Domingo Bànez en
se référant globalement, sur ce point, à la réflexion de St Thomas
d'Aquin (au xiiie siècle).Il est normal qu'au xvie siècle le regard
de ces trois Espagnols se tourne vers les habitants du «Nouveau
Monde» qui n'ont jamais entendu parler de la foi chrétienne:
peuvent-ils être sauvés sans connaître le Christ? Et, à la même
époque, de larges contrées de l'Europe, tout en adhérant à
l'évangile, refusent que ce message leur soit transmis par l'Église
catholique romaine.Les trois théologiens espagnols s'interrogent
sur la culpabilité des uns et des autres. La foi est un don gratuit
de Dieu et personne ne peut se sauver par ses seules forces
naturelles; mais en même temps, Dieu veut que tous les hommes
soient sauvés. - S. Decloux sj