A priori on ne peut que se réjouir de rencontrer une publication
qui se propose de faire connaître le christianisme, ne serait-ce
que du point de vue culturel: l'ignorance contemporaine en la
matière est grande. L'ouvrage de F. C. rassemble une série de
notices sur des personnages et des livres bibliques, des
théologiens, des notions théologiques (grâce, sacrements…),
certains grands courants du christianisme et toute espèce de realia
(v. g. des objets liturgiques, des prières de la tradition
chrétienne, etc.). La plupart des notices sont suivies de renvois à
des réalités connexes. D'aucunes sont également accompagnées de
références à de la littérature sur le sujet, à des représentations
iconographiques, voire à des productions cinématographiques.
Toutefois, la consultation de l'ouvrage laisse perplexe. Ainsi
trouve-t-on un article «béatification», mais pas d'article
«canonisation» (celle-ci est toutefois présentée dans celui-là;
mais était-ce de bon aloi?), et même pas la simple mention du mot
avec renvoi à béatification. La précision de l'information n'est
pas toujours assurée: dans l'article «modernisme», on voit
apparaître un certain «Louis» Lagrange - d'ailleurs mis sur le même
pied que Loisy (qui, lui, fait l'objet d'une entrée, mais pas le
dominicain) -, de surcroît né en 1895…
Quant aux références, il n'est pas inutile de citer intégralement
et textuellement celles d'un article particulièrement important,
celui consacré à la grâce: «Littérature: L'institution de la
religion chrétienne (1536), de Jean Calvin; L'Afflux de la grâce
(1666), de John Bunyan; Cinq grandes Odes (1908), de Paul Claudel;
Jedermann (1911), de Hugo von Hofmannstahl; Sous le soleil de Satan
(1926) et le Journal d'un curé de campagne (1936), de Georges
Bernanos; Mort, où est ta victoire? (1934), de Daniel Rops. Cinéma:
Le Journal d'un curé de campagne (1950), de Robert Bresson; Sous le
soleil de Satan (1987), de Maurice Pialat». Le lecteur aura vite
compris…
Certes, on pourrait objecter qu'il est facile d'isoler une notice
moins bien réussie… Malheureusement, elle n'est pas la seule… De
tels ouvrages sont particulièrement difficiles à préparer, surtout
quand ils visent un assez large public. Mais ne doivent-ils pas
alors être le fruit d'une collaboration ou au moins l'objet de
sérieuses vérifications auprès de spécialistes? - B. Joassart, S.J.