Ce livre est bien intéressant. Il rassemble un bon nombre de
contributions sur le thème du rapport entre le théologien et le
politique. Ces textes sont de haute qualité et constituent les
Actes d'un colloque tenu du 13 au 15 mars à l'Institut Catholique
de Paris. «En première tâche, énonce Philippe Capelle, éditeur de
ce livre, on restitue les moments théoriques fondateurs en vertu
desquels le théologique et le politique sont entrés en 'compromis',
portant ainsi à l'analyse les transmutations que leur relation a
subies dans l'histoire occidentale. En second lieu, on tente de
mettre en lumière et en débat plusieurs modèles d'interprétation de
cette histoire dont les plus grands protagonistes furent Max Weber,
Carl Schmitt, Erik Peterson, Karl Löwith, Leo Strauss, Hans
Blumenberg, John Rawls et Hilary Putnam. Troisième tâche induite
par notre objet: apprécier les thèmes et les concepts mis en jeu
par le phénomène de la nouvelle pluralité religieuse au sein de
l'espace politique français et européen: nation, État, communauté,
laïcité, mémoire, religion, témoignage, et le rapport aux
textualités fondatrices. Enfin, dans une perspective délibérément
systématique, on demande jusqu'où l'idée d'une disjonction entre le
théologique et le politique est recevable, et quelles sont les
conditions théoriques, s'il en est, permettant d'en fonder
l'articulation.» (p. 9)Il serait difficile d'exposer le contenu de
ces textes finement élaborés. Je me contenterai de ce mot: j'ai été
particulièrement intéressé par l'exposé d'introduction de Pierre
Monent: «Le problème théologico-politique: question résolue ou
drame inachevé?». Il me semble faire preuve d'une singulière
sagacité. - S. Decloux sj