Rafael Arnáiz Barón, jeune aristocrate espagnol, né à Burgos en
1911, entre, à l'âge de 22 ans, au monastère cistercien de San
Isidro de Dueñas. Après quatre mois de noviciat, il retourne en
famille pour soigner son diabète. Il réintégrera, deux ans plus
tard, le monastère (qu'il quittera encore à plusieurs reprises pour
raison de santé) mais comme oblat… ce qui lui valut de nombreuses
humiliations: «Tu es venu manger le pain des pauvres!». Il vécut sa
vie au rythme des consolations et de désolations spirituelles: Me
montrant le monastère il m'a dit: Regarde, c'est une succursale de
l'enfer (témoignage de son frère Leopoldo). Il atteindra un grand
détachement de tout ce qui n'est pas Dieu: À la Trappe, le moins
important c'est la Trappe et les trappistes. Il y meurt, en 1938, à
l'âge de 27 ans. Il sera béatifié en 1992. Dans un ouvrage
qu'originellement il ne destinait pas à la publication, l'A., abbé
du monastère, nous offre ici un florilège de longues et nombreuses
citations (lettres, écrits intimes) de Rafael, qu'il accompagne de
considérations personnelles, pieuses et édifiantes, sur le silence,
la solitude et l'union à Dieu. En pur esprit cistercien, il use
parcimonieusement de la palette 'couleur locale': milieux familial
et monastique, atmosphère de la guerre civile. Il ne nous dit pas
dans quelle région d'Espagne se trouve San Isidro. - P.-G.D.