Écritures et réécritures : La reprise interprétative des traditions fondatrices par la littérature biblique et extra-biblique.

(éd.) Claire Clivaz (éd.) Jean-Daniel Macchi (éd.) Christophe Nihan (éd.) Corina Combet-Galland
Sacra Scrittura - reviewer : Jean Radermakers s.j.
Toute culture est respectueuse et répétitive de ses modèles et de ses archétypes. L'oeuvre littéraire de la Bible n'y échappe pas: elle réinterprète régulièrement les traditions fondatrices. Le ve colloque intern. du RRENAB (Réseau de recherche en narratologie et Bible, Univ. de Genève et Lausanne, 10-12 juin 2010) s'est penché sur ce procédé essentiel à la tradition biblique. 32 contributions de valeur nous disent l'ampleur et la richesse du thème. 2 conférences plénières et 3 communications y sont jointes. Des fonds spéciaux ont rendu possible cette volumineuse publication supervisée par les organisateurs du colloque et tout spécialement ses éditeurs.
Succédant à la préf. et à l'intr. signée par ces éditeurs, onze sections se partagent les 650 pages de cet imposant ouvrage. Viennent (1) d'abord les «postures littéraires» en ouverture méthodologique: l'A. qui se réécrit, le cas de J.-J. Rousseau, l'exemple paulinien, Flavius Josèphe. Ce sont ensuite (2) les instances textuelles d'autorité: Esther 9,20-28, 2 Roi 22-23, l'autorité du livre dans le Tanakh. Puis viennent les réécritures chez les prophètes, recueils prophétiques, Jonas (3). Un traitement spécial est donné à Jonas, qui fait l'objet de trois communications (4). Qu'en advient-il de ces réécritures dans le judaïsme rabbinique? Apis et le veau d'or, le Jérémie de la lxx (5). Et les citations ou allusions bibliques? En Mt 1-2, le salut annoncé et attendu, les citations de 1 Co 15 (6). On se pose alors la question du NT (7): le processus de relecture en Mt et Mc, du discours en récit en Mt 18, les lapsi pauliniens chez Lc, l'interet l'intratextualité chez Jn, les mythes accomodés dans l'Apocalypse. Vient ensuite la question d'intertextualité et de narrativité (8): en Rm et 1 P, Gn 15 en Rm 4, Rm 3,9-20, 1 P comme carrière des Écritures. Qu'en est-il des apocryphes et des gnostiques? (9): le martyre de Philippe, l'Apocalypse de Thomas, une lecture gnostique inversée? Le «fils de l'Homme» chez les gnostiques. Le passage à la peinture et au cinéma est aussi sollicité (10): Kandinsky et le jugement dernier, Ben Hur (1925) et Golgotha (1935), Verbe et Icône dans le cinéma muet, la Bible prise comme pré-texte. Enfin (11) trois communications libres: les psaumes et Marie Laujois (1698), Pierre et Corneille en P127, le nom du village en Lc 24,13-35.
On demeure interdit devant ce foisonnement et la variété des textes, points de vue, perspectives pour illustrer un procédé littéraire culturel et traditionnel: on se réfère sans cesse à ses sources pour exprimer l'évolution et la justification d'une appartenance. Cette production remarquable est évidemment redevable aux éd. Peeters: un menu copieux à souhait, tout ensemble suggestif et générateur de perplexité! - J. Radermakers sj

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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