L'annonce, en 2010, par le patriarche de Constantinople,
Bartholomée Ier, de réunir un concile panorthodoxe est le prélude
d'un événement nullement anodin qui devrait se tenir en 2012. Il
toucherait quelque 200 millions de chrétiens qui partagent une foi
largement commune avec le catholicisme pour lequel, par ailleurs,
la communion plénière de toutes les Églises chrétiennes est un
objectif primordial. Cet ouvrage rassemble 31 études d'un auteur
français de confession orthodoxe, directeur de l'Institut d'études
oecuméniques de Lviv de l'Université catholique d'Ukraine. Ces
écrits, souvent issus de conférences prononcées devant un public
universitaire, sont présentés en quatre sections: «Aspects de la
pensée chrétienne orthodoxe», «Vers un oecuménisme pratique», «Les
convergences entre les doctrines sociales des Églises» et «L'avenir
de l'oecuménisme en Ukraine et en Russie». Derrière ces intitulés,
on découvre des approches de thèmes que l'on pourrait appeler
«traditionnels» dans l'univers orthodoxe, et qui touchent par
exemple à la théologie sacramentaire, de même que des sujets qui
sont peut-être moins souvent abordés dans ce monde, comme la
famille ou la doctrine sociale. L'intérêt de cet ouvrage - qui ne
présente évidemment rien d'une synthèse - est sûrement multiple.
Avant tout, il aide à comprendre ce qui est propre à la tradition
orientale dans sa manière de vivre la foi chrétienne. Il permet
aussi d'avoir une idée plus précise de ce que l'on pourrait appeler
les «divisions» internes à l'Orthodoxie; celles-ci ne sont sans
doute pas aussi prononcées que dans les Églises issues des réformes
protestantes, mais elle n'en sont pas moins réelles et constituent
peut-être une difficulté pas toujours aisée à affronter dans le
dialogue entre catholiques et orientaux. En même temps, une
meilleure connaissance de ces écartèlements ne peut qu'être
profitable, précisément pour entrer plus avant dans la communion
des Églises chrétiennes. Enfin, l'approche orthodoxe de certaines
réalités (je pense ici notamment aux travaux de l'A., qui
concernent la famille et la justice sociale) peut à coup sûr
enrichir la réflexion catholique. - B. Joassart sj