Comment la pratique eucharistique (et, plus largement,
sacramentelle) peut-elle s'inscrire aujourd'hui dans la vie des
chrétiens en surmontant les divisions qui opposent souvent les
appartenances ecclésiales? L'Église catholique romaine (tant
l'Église latine que les Église orientales en communion avec Rome)
dispose, respectivement depuis 1983 et 1990, d'un code de droit
canonique qui s'est efforcé de traduire les apports doctrinaux en
faveur de l'oecuménisme issus du Concile Vatican II. Ouverture
fraternelle et vérité doctrinale doivent caractériser toute
démarche oecuménique sous la responsabilité de chaque « Église
chrétienne » et de chaque « Communauté ecclésiale ».
Le double vocabulaire traduit déjà ici une certaine dualité dans
l'agencement des critères d'ecclésialité. On peut heureusement
reconnaître que, selon le degré de communion entre Églises et selon
les dispositions requises pour les baptisés concernés, une certaine
hospitalité aux sacrements est devenue possible. Des critères
catholiques romains existent à propos des sacrements de la
Réconciliation, de l'Eucharistie et de l'Onction des malades.
L'accueil eucharistique est admis en principe dans des
circonstances et des dispositions spirituelles, pastorales,
théologiques et canoniques analysées par l'auteur. Canoniste,
celui-ci compare des normes canoniques et disciplinaires
postconciliaires, tant universelles que particulières (Afrique du
Sud, Allemagne, Australie, Canada, États-Unis, France, Suisse) en
matière de communicatio in sacris, axée en ce cas sur
l'Eucharistie. - S. Decloux sj