Dans ce premier tome, Gustave Martelet invite son lecteur à jeter
un regard nouveau sur le cosmos, ses dimensions gigantesques et les
infiniment petits qu'il contient, sa durée avant et depuis
l'apparition de l'homme, de son hominisation à son humanisation.
Cet être, d'apparition relativement récente - que sont trois ou
quatre millions d'années devant les milliards que l'on attribue à
notre planète? -, apparaît comme le résultat d'une évolution qui
l'amène finalement, à la période néolithique, à un stade vraiment
humain. Une seconde partie s'interroge sur l'identité de celui qui
vient ainsi de naître. Que révèlent son langage, son activité de
«roseau pensant» dans les domaines de l'économie et du travail, de
l'amour et de la génération, de la socialité, de l'éthique, de la
culture, du politique et du religieux? Force est de reconnaître que
«l'homme est la seule mesure de l'homme». Mais son mystère se
heurte à celui de Dieu. Car l'homme a mis Dieu en question. Au
siècle des lumières et par la suite, les «maîtres du soupçon» s'en
sont chargés, mais leur procès est révisable. Malgré leurs
arguments, malgré la profondeur humaine du grief qui se condense
dans la mort inévitable, il reste un indice oublié: le fait de la
sépulture des morts, activité typiquement humaine. Ceci témoigne,
chez l'être humain, d'une identité singulière manifestée par ce
refus de la mort, indice de sa transcendance humaine face à un
événement inévitable. On rejoint ici la caractéristique
fondamentale de l'être humain, une transcendance limitée qui
renvoie à la transcendance absolue.
Ce sera la tâche du tome II, annoncé, de repenser à frais nouveaux
ce transcendant, débarrassé de tous les masques que les hommes ont
collé sur son visage. Inutile de dire que ce couronnement de
l'oeuvre si bien entreprise est vivement attendu. - L. Renwart,
S.J.