Femina dulce malum. La donna nella letteratura medievale latina (secoli X-XIV)

J.B. Percan
Teologia - reviewer : Jean Radermakers s.j.
Éditrice de la «Bibliothèque médiévale», Teresa Pàroli ouvre avec ce volume une nouvelle collection de textes médiévaux et de recherches concernant la littérature du Moyen âge. Elle préface ici le volume d'un médiévaliste né en Croatie qui fait partie d'une commission de spécialistes attachée à l'Athénée pontifical Antonianum dont le but est d'éditer l'oeuvre complète de Duns Scot (†1308).
Après une introduction sur les rapports entre le Moyen âge et nous, l'A. brosse d'abord le tableau de l'Europe du Moyen âge, en mettant en évidence la place de la femme dans la société, avant d'aborder son sujet précis: la manière dont la femme apparaît dans la littérature de ces cinq siècles. Il commence par parcourir les sources juridiques et les commentaires bibliques qui s'interrogent notamment sur Ève et le péché originel. Puis il compulse la littérature scolastique, celle des monastères épinglant la femme idéale qu'est la Vierge Marie, et celle de l'inquisition avec la chasse à l'hérésie souvent confondue avec la gent féminine, mais aussi l'oeuvre des inspiratrices de mouvements spirituels (Hildegarde de Bingen, Hadewijch et Mathilde, Marguerite Porete et le «Libre Esprit»). Le dernier chapitre, important et fort significatif, est consacré à la grande scolastique: les débuts avec P. Lombard et les écrivains de la première période, puis la thématique féminine chez les grands auteurs, lesquels soulignent à la fois la faiblesse du sexe féminin et son rôle fondamental dans le mariage, et enfin chez les protagonistes du treizième siècle: Albert le grand et Bonaventure, la question de l'ordination sacerdotale, Thomas d'Aquin surtout, inspiré d'Aristote dans sa réflexion sur les sexes et fasciné par les textes évangéliques des apparitions du Ressuscité aux femmes. Quelques appendices reproduisent des textes d'auteurs des XIIe et XIIIe siècles. Suivent une abondante bibliographie et les index d'auteurs et de matières.
Nous avons là une précieuse contribution à l'étude de l'image féminine que nous laissent les écrivains chrétiens du Moyen âge, souvent plus préoccupés de morale, semble-t-il, que de mettre en relief le don inestimable de la différence sexuelle comme image de Dieu. Ce beau livre nous aidera-t-il à nous interroger sur la conception que nous nous faisons de «Ce doux mal qu'est la femme»? Souhaitons à cette nouvelle collection le succès qu'elle mérite, en tout cas auprès des chercheurs, théologiens, philosophes, littérateurs, historiens et sociologues. - J. Radermakers sj

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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