Ferdinand Buisson. Père de l'école laïque

Patrick Cabanel
Storia - reviewer : Bernard Joassart s.j.
Si le sous-titre de l'ouvrage est sans conteste pertinent et ne peut qu'attirer l'attention en un temps où la « laïcité » est au centre de bien des débats, il n'en demeure pas moins qu'il ne peut à lui seul résumer la vie de F. Buisson (1841-1932). Celui-ci eut en effet un parcours pour le moins foisonnant. Qu'on se reporte à la table des matières, et l'on n'aura guère de peine à voir que B. fut, si l'on peut dire, de tous les combats de la France depuis le Second Empire. Fortement imprégné du protestantisme libéral et de la société de la Suisse où il vécut pendant plusieurs années afin de ne pas devoir faire allégeance au régimede Napoléon III, cet agrégé de philosophie refusa d'abord d'entrer dans la grande maison de l'Université pour se consacrer à l'école primaire qu'il entendit, avec un Jules Ferry, laïciser, avant de devenir prof. de pédagogie à la Sorbonne, et plus tard encore d'intervenir dans l'organisation de l'enseignement professionnel. Il s'impliqua dans la rédaction de la loi de 1905, prit le parti de Dreyfus, lutta pour le droit de vote des femmes, oeuvra au rapprochement franco-allemand, souhaitant que la Société des Nations soit une référence incontournable dans la vie du monde, et une plus grande justice sociale fit partie de ses préoccupations. À cela s'ajouta une assez importante activité en fait de publications et de conférences dans le chef de celui qui reçut le prix Nobel de la paix en 1927.On aimerait, au terme de la lecture, pouvoir qualifier Buisson, tant ses sources d'inspiration furent multiples et variées. Sans doute l'A. a-t-il trouvé la formule juste telle qu'il l'exprime en fin de vol. : « dans quelques siècles, lorsque tant de dates et de noms seront retombés en poussière, on peut parier que ceux de presque tous les ministres qui ont dirigé l'instruction publique dans le dernier quart du XIXe siècle se seront effacés, mais que Ferry et Buisson resteront comme deux pierres blanches dans la nuit de l'oubli, avec un Guizot, un Condorcet, un La Fontaine, un Port-Royal. C'est aussi que Buisson à lui seul est un pluriel : celui des écoles pour un peuple qui savait trouver en elles, et nulle part ailleurs, son « ascension » » (p. 393). « Pluriel » : Buisson le fut à coup sûr ! - B. Joassart s.j.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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