Dans cet ouvrage, trois lieux de formation sont concernés par la question de la radicalisation et de la reconnaissance des religions et des cultes pratiqués sur un territoire donné. L’étude envisage la situation à Strasbourg et au Grand Paris, à Fribourg (Suisse) et au Canton de Vaud. Dans ces lieux sont formés, par les soins de l’État, des acteurs religieux, notamment appartenant à l’Islam, mais aussi aux autres religions. La radicalisation fait l’objet d’une attention particulière, car elle s’oppose aux valeurs démocratiques et républicaines et comme telle menace la société. Les auteurs se posent la question de savoir si ces formations doivent aussi s’intéresser aux traditions religieuses elles-mêmes. La réponse est évidemment que les deux objectifs sont à poursuivre, le second étant aussi fondamental que le premier, car c’est souvent au sein des traditions religieuses ou cultuelles que naît et se développe la radicalisation ou le communautarisme.

Ces réflexions sur la radicalisation et la reconnaissance des religions sont à poursuivre, comme le dernier chapitre le fait comprendre. En Belgique, certaines universités sont chargées de ces formations aux valeurs démocratiques et aux diverses religions. Qu’on pense à l’Islam, dans lequel religion, politique et droit sont intimement liés alors que dans la société démocratique occidentale, le droit s’exerce pour tous, indépendamment du cadre religieux. Une bonne intégration suppose qu’on fasse comprendre l’intérêt de cette distinction du religieux d’une part, du politique et du juridique d’autre part. La Révolution française et la modernité ont poussé à cette séparation, parfois radicale, parfois plus souple. — A.H.