Gregorio di Nissa. Un contributo alla storia dell'interpretazione

S. Taranto
Storia del pensiero - reviewer : Simon Decloux s.j.
Voilà un livre que ne pourra ignorer toute personne désireuse de pénétrer dans la pensée de Grégoire de Nysse. L'auteur fait montre d'une excellente connaissance des études consacrées à explorer et à proposer la doctrine de Grégoire. La bibliographie dressée à la fin de ce volume en fait foi, et plus encore les références constantes dans le texte du livre.
Dans le première partie sont évoqués les «présupposés théoriques de la doctrine grégorienne». Il s'agit essentiellement des oppositions entre le créé et l'incréé, le sensible et l'intelligible, la connaissance intelligible et la connaissance sensible, l'éternité et le temps, l'être et le non-être, le bien et le mal, ainsi que l'amour (seul susceptible de se déterminer comme summa regula) et le langage (à travers lequel sont véhiculées les formes multiples des contenus de sens, parmi les plans divers de l'existant).La seconde partie aborde la doctrine trinitaire. Dans sa polémique avec Eunome en particulier, Grégoire met en lumière la signification décisive des deux termes que sont la substance et l'hypostase; la continuité de l'essence, qui caractérise la substance divine, s'exprime en effet dans les relations intra-trinitaires. Ce n'est qu'improprement que les «opérations ad intra» portent le nom d'opérations. Non seulement la sphère du Divin est en dehors du temps, mais sa nature même dénie à la créature la possibilité de comprendre son essence. Celle-ci, cependant, peut se faire connaître à la raison, même sans être comprise par elle, à travers la manifestation qu'elle lui offre comme non-créature.
La 3e partie est consacrée à l'homme et à la genèse de la dimension créée. L'homme fait partie de la création, de ce grand mystère d'amour, la création n'étant en fait rien d'autre que la conséquence de l'infinité essentielle de la nature éternelle, qui par ailleurs n'a besoin de rien. La seconde création, à son tour, connue par Dieu depuis toujours, est elle aussi l'extériorisation de cet acte. On peut y distinguer trois moments: l'assomption de la corporéité humaine par la Divinité; le baptême par lequel il est donné à l'homme de participer aux bienfaits de l'incarnation; la résurrection qui complète le processus de reconstitution de la nature. Grégoire ne semble pas affirmer une différence essentielle entre «l'image» et «la ressemblance»; mais celle-ci semble signifier plutôt la réappropriation de l'image à travers un parcours éthique.
Enfin, la 4e partie embrasse la christologie, l'ecclésiologie et l'eschatologie. L'événement de l'incarnation constitue pour Grégoire le centre de l'économie salvifique: à travers l'union divino-humaine, la création découvre en celle-ci la présence ontologique de la transcendance. Le concept de tradition, fondement de l'ecclésiologie nyssénienne repose sur le fait que l'Église est dépositaire d'une vérité transmise des apôtres jusqu'au temps présent. Le Christ, cependant, agit dans l'Église non seulement par son enseignement et sa parole, mais aussi par les sacrements.
Dans la conclusion, qui met un terme à ce bel ouvrage, l'auteur se montre peut-être trop soucieux, en ce temps où tend à s'affirmer impérieusement la raison critique, de revendiquer la caractère rationnel - par ailleurs évident - de la pensée de Grégoire de Nysse. - S. Decloux sj

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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