Un petit livre, mais un nouveau maître-livre du meilleur des
auteurs spirituels de notre temps. La première partie (11-135),
consacrée à la biographie d'Ignace, est brillante, écrite dans un
style soutenu, pour former l'indispensable compendium des
recherches historiographiques les plus récentes. La deuxième
partie, plus brève (139-193), intitulée «spiritualité», présente
les grands textes ignatiens, soit les Lettres et instructions,
les Exercices spirituels, le Journal spirituel, les
Constitutions, pour finir par le Récit. Ces chapitres, qu'on a
l'impression de trouver de plus en plus courts, préparent des pages
de conclusion du plus haut intérêt. L'espace vital d'Ignace a pour
nom Providence (201), et la mystique qui l'envahit l'unit sans
cesse à Dieu par le Christ (197). L'art de la décision (sous-titre)
ignatienne s'atteste quand «les savantes élections cèdent la place
à un simple état d'âme général… qui guidera comme instinctivement,
l'homme qui veut répondre aux mille appels de la Providence… Il
semble que l'on puisse, pour caractériser (cette disposition
fondamentale) retenir un mot très fréquent dans le langage
ignatien: 'bonté'» (204). Pour le Père Ravier, en plaçant Ignace en
sereine contemplation dans un environnement d'orage, Rubens a le
mieux révélé, vu l'absence de tout portrait d'époque, le contraste
qui symbolise un tel homme et son destin (209-210). - N. Hausman,
S.C.M.