« Je le ressusciterai au dernier jour ». La singularité de l'espérance chrétienne
Michel GourguesSacra Scrittura - reviewer : Jean Radermakers s.j.
L'A. prend comme point de départ la triple affirmation de Jésus en Jn 6,34.40.54. Le 1er chap. décrit l'horizon de l'espérance d'Israël, montrant qu'il était encore étriqué avec Dn 12, mais qu'il s'ouvre en parcourant les psaumes, en sondant la paternité de Dieu et la perspective d'une vie éternelle. Le chap. 2 élucide Mc 12,18-27, faisant percevoir comment Jésus envisage la résurrection promise aux hommes. Le chap. 3 fait un pas de plus en esquissant à partir de formules utilisées par Paul (Ep 5; 2 Tm 2) comment les contemporains de Jésus comprenaient l'avenir de l'homme. Le chap. 4 est consacré à la vision paulinienne éblouissante de 1 Co 15 qui marque un approfondissement théologique substantiel. Suivant toujours Paul en 2 Co, l'A. manifeste comment cette espérance doit affronter la fragilité de cette vie terrestre pour accéder à une confiance absolue en Christ, en qui les croyants découvrent «la puissance de la résurrection» qui les habite à leur tour. Ici, un tableau éclairant (p. 172s.) souligne la transformation de l'espérance en expérience vitale de l'au-delà déjà appréhendé (chap. 5). Le chap. 6, composé en forme de conclusion, revient à l'affirmation de Jésus en Jn 6: «Je le ressusciterai au dernier jour». Au fond, la trajectoire de cette étude fait percevoir de l'intérieur le processus de résurrection en l'actualisant dans la vie du lecteur. Comment la contemplation de Jésus ressuscité nous entraîne peu à peu dans le sillage du Fils ressuscité entrant avec nous dans l'intimité du Père.
Nous avons là un exemple frappant du contact intime qui se développe à travers l'étude croyante minutieuse des textes du NT. Nous y découvrons comment «l'Écriture fait ce qu'elle dit», quasi sacramentellement. Un joyau d'exégèse à la fois rigoureuse et spirituelle. Merci à l'A. de le mettre entre nos mains! - J. Radermakers sj