Barth (1886-1968) est évidemment un théologien beaucoup plus connu
que Florenskij. Le problème de Rostagno, protestant, sera dès lors
celui de l'originalité de la présentation (p. 7-89) et du texte
inédit (p. 97-154). Personnage colossal que ce Barth qui reçut à
l'âge de 82 ans le prix «Sigmund Freud» pour 'la force expressive
de sa prose scientifique' (p. 7). La biographie nous donne quelques
détails sur l'épouse de Barth, Nelly Hoffmann (1893-1976),
violoniste confirmée qu'il épouse en 1913, et sur Charlotte von
Kirschbaum (1899-1975), la constante secrétaire qui travaillera
presque 40 ans à ses côtés (p. 13.21-24.170). L'A. compare ensuite
la conception du temps de Karl avec celle de son frère Heinrich, le
philosophe: le temps comme événement de participation de l'être
humain à l'origine, cet événement étant, pour le théologien,
rapport au Dieu absolu (p. 25-29). En fonction de cette absoluité
même, ce rapport n'est pas comparable à un retour à Dieu après la
sortie que constituerait la création, mais à une sorte «d'aller
simple» direct vers Dieu (p. 36). Plusieurs tableaux nous aident à
comprendre la structure de l'oeuvre de Barth, avec une précieuse
datation des publications (p. 41.59.66.181-184), en comparaison
parfois avec celle d'autres grands auteurs (Thomas, Schleiermacher,
p. 43). Dans la section 'Amici e avversari', l'A. rappelle le rôle
joué par Balthasar, Küng et Bouillard pour la réception catholique
de Barth. L'inédit traduit pour la première fois en italien quatre
leçons données à Dortmund en 1929 où il question de la théologie
comme science, du réalisme (Thomas) et de l'idéalisme (avantages et
réserves dans chaque cas), et de l'impossibilité de présenter la
théologie comme une synthèse. Ces leçons ont laissé une trace dans
l'Ethique que Barth écrivait à la même époque. - B. Pottier sj