L'abbé Emmanuel Barbier (1851-1925)
M. Brillaud Yves ChironBiografie - reviewer : Bernard Joassart s.j.
Cela étant, il est important de souligner toute la sympathie que l'A. éprouve à l'égard de son sujet. C'est certes de bonne méthode dans un ouvrage qui se veut historique. Il a également l'honnêteté de signaler que Barbier et ses collaborateurs usaient souvent de pseudonymes pour dénoncer tous ceux qu'ils estimaient «modernistes». Il a toutefois oublié un élément important: c'est que précisément ce paravent des pseudonymes n'était guère - pour ne pas dire plus - honnête! Que de gens ont été attaqués par La critique du libéralisme sans savoir de qui venaient exactement les coups, d'ailleurs souvent approuvés par les plus hautes autorités ecclésiastiques… En d'autres termes: que Barbier et ses partisans aient eu les idées qui étaient les leurs et qu'ils les aient exprimées publiquement, est une chose. Qu'ils se soient transformés en «délateurs masqués», sorte de «Zorros en soutane», en est une autre, inadmissible quand on prétend défendre la vérité. J'ai eu moi-même l'occasion de voir Barbier à l'oeuvre dans sa dénonciation des Légendes hagiographiques du bollandiste Delehaye (cf. Hippolyte Delehaye. Hagiographie critique et modernisme, Bruxelles, 2000). On ne peut que reprendre l'appréciation émise dans un numéro de 1912 de la Semaine religieuse de Toulouse à propos de la revue de Barbier: «Il y a de tout, en effet, dans ses procédés: de la puérilité, de la méchanceté, du mensonge aussi et souvent, hélas! de la calomnie». Il suffit. - B. Joassart sj