Anglais, Baudouin de Forde, après des études en Italie, rentra dans
son pays vers 1159-1160. C'est presque certainement la mort
violente de Thomas Becket qui le fit démissionner de son poste
d'archidiacre et entrer dans la vie monastique. Il devint
cistercien à l'abbaye de Forde dont il fut Abbé vers 1173 avant
d'accéder à l'évêché de Worcester en 1180. Durant cette période, il
écrivit presque toutes ses oeuvres, notamment l'Éloge de la foi ici
traduit. On y a ajouté deux sermons, celui sur la sainte Croix,
prêché en 1179-1180 aux chanoines augustiniens de Waltham Cross
dans l'Essex, et celui sur l'obéissance. Il demeura quatre ans
évêque de Worcester et fut installé, en 1184, archevêque de
Cantorbery. Sa vie abbatiale et épiscopale fut remplie de conflits
et sa manière d'agir fut parfois contestable. Il partit à la
croisade et mourut en 1190 au cours du siège de Saint-Jean-d'Acre.
Il fut un homme pieux et de grande culture intellectuelle. Ce
n'était pas un spéculatif mais un ascète et un canoniste. Son
Éloge de la foi est assez scolaire et sytématique:
essentiellement biblique, il n'appartient pas encore à la
scolastique. Le sermon sur l'obéissance commente la parole de
Samuel à Saül où il est dit que l'obéissance est supérieure aux
sacrifices; celui sur la sainte Croix, non dépourvu de lyrisme,
célèbre la Croix du Seigneur d'où se répandent le pardon et le
salut. - H. Jacobs, S.J.