Le lecteur se souvient peut-être du premier livre que l'A. consacra
au sujet en 1978, paru d'abord en langue anglaise puis, la même
année, en traduction française chez le même éditeur sous le titre
Le suaire de Turin. Depuis lors, bien des recherches ont été menées
sur le sujet, en particulier une analyse au carbone 14 qui aboutit
à la conclusion qu'il s'agissait d'un objet datant du Moyen Âge.
L'A. n'est nullement convaincu par cette conclusion et a pour thèse
fondamentale que le suaire de Turin n'est autre que l'Image
d'Édesse. Il retrace l'histoire des tribulations connues par ce
linge qui aurait abouti dans la famille de Savoie et est
actuellement propriété du Saint-Siège. Il ne serait pas de bon aloi
de mettre en doute la bonne foi de l'A. qui manifestement a tenté
de rassembler le maximum d'informations. Faut-il ajouter un crédit
absolu à tout ce qu'il rapporte? C'est là une autre question. Cela
étant, on peut comprendre que cette pièce de tissu intrigue, de
même qu'on ne peut s'empêcher de penser que ce serait là un trésor
inestimable si l'on parvenait à prouver qu'il s'agit bien du
linceul qui accueillit le Christ après sa mort. Il faut toutefois
remarquer que, chaque fois qu'est apporté un argument pour ou
contre l'authenticité, surgit un autre allant dans le sens
contraire. Et finalement, on est porté à se dire que l'on
n'arrivera sans doute pas de sitôt - et peut-être jamais - à
obtenir une certitude absolue, dans un sens comme dans un autre,
d'autant que certains ont peut-être des intérêts à ce que l'on
croie ou non à l'authenticité de cette pièce de tissu. Et en tout
état de cause, si une relique est vraie, elle mérite certes respect
mais en aucun cas n'engage la foi. - B. Joassart sj