L'idea di sacrificio. Un approccio di teologia liturgica
(éd.) Enrico MazzaLiturgia e pastorale - reviewer : Bruno Clarot s.j.
1. Dans l'interprétation théologique du sacrifice depuis le contexte polémique du concile de Trente, on est passé du sacrifice-mise à mort au sacrifice-don et offrande (Wohlmuth). 2. Sacrifices et rites sacrificiels ont connu une évolution sémantique en Israël, surtout dans les textes sacerdotaux du Pentateuque (Cardellini). 3. A. Barbaglio effectue la même recherche dans le vocabulaire cultuel du N.T. et de saint Paul en particulier. 4. P. Dondelinger étudie les interprétations anthropologiques des sacrifices et constate une évolution depuis la violence destructrice jusqu'à l'obéissance à Dieu et la compassion pour l'homme; il note que ce mouvement est général dans les religions. 5. Enfin E. Mazza enquête sur le sens du sacrifice eucharistique dans les liturgies chrétiennes orientales d'Alexandrie, d'Antioche, de Syrie, de saint Jean Chrysostome et n'y découvre pas l'offrande du sacrifice du Christ, mais action de grâces, acte cultuel, offrande de pain et de vin, selon Rm 12, 1 qui parle du «sacrifice spirituel» de nous mêmes.
Dans son introduction, A. Autero reconnaît que le thème du sacrifice représente un défi en plusieurs domaines: celui de la mémoire (ou mémorial?) et son rapport entre présence du passé et projection vers le futur. La culture de «l'anamnèse», disait J.B. Metz, libère le sacrifice de la soif de sang et de vengeance en repensant l'historicité de l'amour infini de Dieu pour nous. Ce point ouvre le sacrifice à l'oecuménisme, car seul l'amour est créateur de communauté et stimule à la construire à des niveaux oblatifs et orthopraxiques plutôt qu'au seul niveau doctrinal, et ceci fonde la capacité de s'unir par-delà les différences. Il parle aussi de l'aspect politique du sacrifice, mais il s'agit là d'un autre problème… - B. Clarot, S.J.