En août 1914, l'incendie de la riche bibliothèque de l'Univ. de
Louvain et l'exécution de civils prétendument francs-tireurs par
les Allemands causa un grand émoi en Belgique (ce ne furent
d'ailleurs pas les seuls faits de même nature qui se produisirent
au début de la guerre sur le territoire belge). La responsabilité
de cette catastrophe fut d'ailleurs l'objet d'études nombreuses, et
surtout contradictoires. En tant que directeur des archives
historiques de la Secrétairerie d'État, l'A. a pu mettre au jour
d'importants documents, en particulier un rapport du recteur
Ladeuze, qui permettent d'avoir une plus exacte compréhension de la
réalité et, plus largement, de la position du Saint-Siège dans le
conflit. Certes, il n'était pas aisé pour le Vatican d'être
correctement informé : on le voit très nettement dans
l'affaire louvaniste, le personnel diplomatique en poste à
Bruxelles n'étant manifestement pas tout à fait apte à informer ses
supérieurs romains le plus justement possible. Toutefois, il
ressort de l'enquête de l'A. que finalement le Saint-Siège comprit
que la responsabilité de l'Allemagne en l'affaire, comme plus
généralement à propos du déclenchement des hostilités, était bien
réelle. Le Saint-Siège aidera d'ailleurs abondamment Louvain à
reconstituer son patrimoine scientifique. Cela dit, il ne faut
jamais oublier que la diplomatie vaticane se trouvait évidemment
dans une position pour le moins délicate et, d'autres études le
montrent, que Benoît xv fera, au fil du temps, preuve
d'une hauteur de vue admirable, en particulier avec ses
propositions de paix de 1917 qui, malheureusement, ne trouveront
pas d'échos favorables auprès des belligérants. - B.J.