Secrétaire général de la Commission théologique internationale de
1989 à 2004, théologien de la Maison Pontificale de 1989 à 2005, le
dominicain Georges Cottier (†2016) était l'un des plus proches
collaborateurs du pape Jean-Paul ii, qui le créa Card. en
2003, et du Card. Joseph Ratzinger, alors préfet de la Congrégation
pour la doctrine de la foi. Formé à l'école de St Thomas
d'Aquin, grand connaisseur de la philosophie et surtout de
l'athéisme des temps modernes, longtemps prof. de philosophie aux
univ. de Genève et Fribourg, il présente ici une excellente
explication des fondements de la religion. Le point de départ du
travail, qui suit de près la pensée de St Thomas, est le désir
naturel de Dieu, constitutif pour l'homme en tant qu'il aspire au
bonheur, au vrai et au bien. Qui ignore ce désir se coupe de ses
propres sources. Par le désir naturel de Dieu, que l'homme ne peut
pas combler par ses propres forces, il est dans l'attente d'une
révélation divine. La pleine compréhension de l'homme et du monde
n'est possible qu'à la lumière de la vérité de Dieu, ce qui
signifie que la raison humaine ne doit pas se renfermer en
elle-même, cédant à l'illusion séduisante d'une autosuffisance qui
l'empêcherait de trouver et d'accueillir la vie et le salut, et que
la philosophie doit s'ouvrir pour la théologie. Car la raison
humaine n'est point infaillible ; en outre, elle est affaiblie
par le péché. Toutefois, il n'y a pas de contradiction entre raison
et foi, car les deux viennent d'une seule et même source.
Fondamentalement, l'intellect humain est capable de connaître la
vérité, et la raison peut découvrir la crédibilité rationnelle de
la révélation, sans pour autant pouvoir fonder ou inciter la foi,
qui reste un don surnaturel. - R. Jahae o.m.i.