La scala, éd. L. d'Ayala Valva, intr. J. Chryssavgis

Giovanni Climaco
Storia del pensiero - reviewer : Bruno Clarot s.j.
L'ermite Jean, surnommé «Climaque» à cause de son oeuvre «L'Échelle» (du grec klimax), est un auteur mal connu qui aurait vécu entre 580 et 660. De famille aisée et bien instruit, il serait arrivé à un monastère du Sinaï pour se mettre à l'école d'un maître spirituel. Ermite à 35 ans et fort consulté, il accepta la présence d'un disciple et aurait fait des miracles. Il fut choisi comme Abbé (archimandrite) d'une communauté du Sinaï. Sur la demande d'un autre Abbé, il accepta d'écrire «L'Échelle», dite parfois «Échelle du paradis», mais dont le titre original était «Tables spirituelles»en souvenir des deux Tables de la Loi de Moïse sur le Sinaï. Après un «Discours au pasteur» pour expliquer la tâche du maître spirituel, cette oeuvre comporte 30 marches ou degrés pour progresser dans la vie spirituelle. Destinée d'abord aux moines, l'oeuvre a été adaptée aux laïcs, eux aussi appelés à vivre selon l'Évangile.
Le livre se présente comme une montée ou pèlerinage exposant l'expérience spirituelle de son auteur et invitant le lecteur à faire une expérience du même type. Elle propose des orientations plutôt que des actes précis et une ascension amoureuse vers Dieu dans l'humilité et la pureté de coeur, un peu comme «La montée du Carmel» de Jean de la Croix. Assez commun dans l'ensemble, le style offre parfois des subtilités étonnantes avec une spontanéité et une pureté dignes des «Apophtegmes» des Pères du désert, dit Chryssavgis dans son introduction. On y découvre un auteur au tempérament à la fois traditionnel et original, plein d'humour, réaliste et compatissant.
Le plan général en est fort simple: degrés 1à 3, rupture avec le monde; 4 à 26, la vie active avec ses vertus et ses passions; 27 à 30, la vie contemplative. Pour J. Climaque, vies active et contemplative se compénètrent à tous les degrés de la vie spirituelle. L'A. parle peu de la vie contemplative pour éviter la recherche de visions ou extases et parce qu'il croit réservé à un petit nombre «l'hésychasme» ou silence solitude pour arriver à la vie contemplative. Il insiste plutôt sur la pratique et le don des larmes. Le succès de cette oeuvre fut tel qu'elle a créé une école de spiritualité qui a profondément influencé les Églises orientales jusque dans leur liturgie. Elle y est l'oeuvre la plus citée après la Bible. On peut la comparer à notre «Imitation de Jésus-Christ».
Faute d'une édition critique, le traducteur italien s'est basé sur le meilleur texte connu, celui de Sophronius, moine du Mont Athos. Un glossaire de dix pages précise le sens des termes techniques. - B.C.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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