La vergine Maria nei sermoni di san Pietro Crisologo
B. Kochaniewicz opStoria del pensiero - reviewer : A. Pighin
Depuis 404, Ravenne supplantait Milan dans le rôle de capitale occidentale, amenant par là même richesse et corruption. Galla Placidia, fille de Théodose, gouverna sagement l'Occident pendant la longue «minorité» de son fils, de 423 à 448. Pierre fut surnommé «Parole d'or» à cause de son éloquence, mais aussi par esprit de rivalité envers Constantinople qui déjà possédait son Jean «Bouche d'or».
De Pierre Chrysologue on a conservé 183 sermons, dont A. Olivar a fourni une excellente édition critique. Bien qu'on eût étudié la christologie du Ravennate, cet auteur trop amoureux de la rhétorique avait longtemps connu un injuste discrédit dont il se relève peu à peu. Cette thèse synthétise sa pensée mariale, éparse dans ses homélies. Jamais, en effet, l'évêque ne parle de Marie pour elle-même, car il suit l'année liturgique, les fêtes des saints et se préoccupe surtout de répondre aux hérétiques de son temps - principalement aux ariens, et curieusement jamais aux nestoriens ou aux monophysites.
Ses thèses mariales, assez singulières en Occident, se rattachent à la pensée des Pères d'Orient et surtout des Cappadociens. Il insiste sur la virginité féconde de Marie pour souligner la nature divine de Jésus. L'Annonciation est vue comme les épousailles de Marie avec le Fils de Dieu, et Jésus est déjà conçu avant le fiat de Marie, celle-ci restant passive et acceptant après coup l'action de Dieu en elle. Pierre met en parallèle la génération du Fils dans la Trinité et celle de Jésus en Marie. Mère de Dieu, Marie demeura vierge après la naissance de Jésus et c'est pour ce motif que, sur la Croix, le Christ confia sa mère à saint Jean et non à l'un de ses «frères». Mère de Jésus, Marie devint la mère des vivants, mère du salut. L'évêque part toujours de l'Écriture, l'explique, relit l'Ancien Testament à la lumière du Nouveau. Désireux de mettre la théologie à la portée des fidèles, il abuse toutefois des procédés de la rhétorique, du moins à notre goût.
La thèse de ce livre se développe en trois parties: Pierre prédicateur parmi les prédicateurs de son temps, sa théorie mariale et enfin les sources de sa pensée mariale et de sa méthode exégétique. - A. Pighin.