La vie consacrée dans le mystère et la mission de l'Église
A. PignaVita consacrata - reviewer : Noëlle Hausman s.c.m.
Quant à la «mission», l'autre face du titre, longuement développée, si l'on repart de l'intervention conciliaire patronnée par le Père Général Janssens s.j. («l'état religieux n'a pas de valeur parce qu'il est un signe, mais il est un signe parce qu'il a une valeur sanctifiante et rédemptrice», 82), comment ne pas finir sur des interrogations de ce genre: «il est possible que la création de nouvelles formes inspirées par le Saint Esprit soit provoquée par la coupable incapacité de celles qui existent de se régénérer dans l'Esprit et de se renouveler dans leurs oeuvres» (108). Peut être, mais est ce bien lire le Concile que de mettre en cause p. ex. l'intervention de Mgr A.-M. Charue, sur la vie consacrée (le grand commentaire de Philips écrit: «religieuse») entendue comme structure dans l'Église plutôt que de l'Église (60)?
Sans aller plus avant, signalons encore que la sponsalité de la vie consacrée, si importante et si difficile à présenter aujourd'hui, est proposée de manière aussi peu convaincante: «En offrant son amour, Jésus fait valoir tous ses droits sur celui qu'Il appelle, l'exproprie de tout ce qu'il est et de tout ce qu'il a, etc.» (35). Peut on dire, plus exactement, que le caractère virginal et sponsal de l'Église bouleverse la nature (de l'appelé) et produit ses effets dans les puissances corporelles elles mêmes, «à l'exemple de la sacrosainte humanité de Jésus en qui la parfaite communion avec la divinité s'est traduite et dévoilée par une parfaite virginité» (38)? Ces arguments d'une époque ne pouvaient ils, après Vita consecrata, se trouver profondément renouvelés? - N. Hausman, S.C.M.