Il faut commencer par la confidence qui «scelle» ce troisième
recueil de méditations d'Évelyne Frank. C'est un In
memoriam dédié à Wilfred Frank, son père. Pourquoi ces deux
pages émues, parfois sévères et pourtant pleines d'une tendresse
déférente? Selon les âges de la vie et des événements traversés, ne
serait-ce pas que le courage «pour quand c'est dur», trouve, en
partie, sa ressource, sa capacité de «résilience» dans la mémoire,
enfouie parfois, de la délicate et ferme poigne du «père» encore
«présente»? Et dont la mémoire donne à y reconnaître comme une
icône de la paternité divine, de sa Providence? Déjà, dans le 1er
vol., «…pour le temps ordinaire», avait été évoquée cette
«résilience» en laquelle l'A. reconnaissait «comme une forme
profane du salut». Il n'y a pas d'autre «Salut» qu'en Jésus
«Dieu-sauve». Chaque page, ici encore, balisant les cheminements
spirituels où nous sommes accompagnés dans toutes les circonstances
périlleuses de la vie, si justement évoquées dans leur horizon
biblique, tinte ce bref carillon où résonnent les perce-neige de la
confiance du «Notre Père». Il ne faut rien dire de plus, sinon de
se laisser convoquer dans ce «Notre» fraternel. - J. Burton sj