Le château intérieur suivi de Pensées sur l'amour de Dieu, tr. M. Marie du Saint-Sacrement, éd. Carmélites de Clamart et B. Sésé

Thérèse d'Avila
Storia del pensiero - reviewer : Noëlle Hausman s.c.m.
Thérèse jugeait ce «Château» bien supérieur au «Livre de la vie», parce que «dégagé de tout ce qui lui est étranger»; il faut relire ce «pur joyau» de la littérature amoureuse et mystique, si piquant déjà par le style inimitable de la Madre: «Mais je voudrais, moi, que la raison même nous porte à ne pas nous contenter d'avancer dans le service de Dieu de ce pas toujours égal, si égal que jamais il ne nous conduit au but» (59). Se mettant constamment en scène de manière voilée, Thérèse poursuit en fait devant ses soeurs le dialogue divin qui l'a déjà située dans cette joie que nul ne peut lui ravir: «Ce que je sais très bien, c'est que certaines vérités concernant la grandeur de Dieu demeurent tellement imprimées dans l'âme que, quand la foi ne serait pas là pour lui dire (qu'il est son Dieu), elle l'adorerait dès lors comme tel…» (139). Ou encore: «On allègue que ces paroles (du Christ) doivent se comprendre dans un autre sens. Pour moi, je ne connais pas cet autre sens, le premier est celui que mon âme a toujours senti être le vrai, et je m'en suis très bien trouvée» (159).
Beaucoup plus primitives, les «Pensées sur l'amour de Dieu» sont certes «enveloppées de bien des obscurités», et les citations du Cantique des Cantiques que Thérèse y glose doivent être considérées plutôt comme des allusions (en raison des traductions fautives de la Vulgate dont on disposait alors, [223]). Écrit hâtivement, ce bref commentaire met en oeuvre l'interprétation thérésienne de la médiation du Saint-Esprit, «entre l'âme et Dieu», si bien comprise, dit-elle, par la Vierge Marie, dès l'Annonciation. Certains théologiens, «qui n'ont pas la moindre expérience des effets surnaturels, veulent mettre partout tant de méthode… qu'on dirait, en vérité, qu'ils vont avec leur science embrasser toutes les merveilles de Dieu. Ah! S'ils apprenaient un peu de l'humilité de la Très Sainte Vierge!». Tenons-nous le pour dit. - N. Hausman, S.C.M.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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