Malgré le sous-titre emprunté à un ouvrage célèbre de H.U. von
Balthasar (mal orthographié dans le texte), cette étude peine à
demeurer dans son objet: le «mystère» est moins la mission de
Thérèse que sa relecture à partir «des grands maîtres d'une
tradition vivante millénaire» (p. 17), au concret, Ruusbroeck,
Eckhart, la Kabbale, voire Mère Thérèse de Jésus (figure du Carmel
de Poitiers, 66-67), Simone Weil, etc. Le style négligé, les
citations fautives (p.51, il faut lire «rivage» et non «visage») ou
non identifiées par des guillemets ne peuvent accréditer un propos
finalement gnostique: la vie de Thérèse, entendue comme un rite
initiatique où ne manquent ni les songes audacieusement interprétés
(«n'a-t-elle pas médité, bien qu'elle ne puisse les connaître, ces
paroles de Denys l'Aréopagite…», 121), ni l'arrière-fond du Zohar,
ni les correspondances pythagoriciennes (127); on en passe, de plus
fortes, comme l'utilisation indue du nom de Georges Bataille, au
début et à la fin de ces pages. Un «dé-lire» qu'on ne perdra rien à
ignorer. - N. Hausman, S.C.M.