Il existe de nombreux guides récents d'introduction au judaïsme en
langue française, chacun avec ses forces et ses limites :
D. Blatner, Le judaïsme pour les
nuls (Paris, First, 2015), Q. Ludwig, Le
judaïsme : histoire, fondements et pratiques de la religion
juive (Paris, Eyrolles, 2015),
C. Szlakmann, Le judaïsme pour
débutant (Paris, La Découverte, 2006),
H. Hadas-Lebel, Le judaïsme : pratiques, fêtes
et symboles (Paris, Presses de la Renaissance, 2011),
etc. Celui de G. Werndorfer adopte une approche
« cabalistico-algébrique » : les 10 commandements,
les 7 lois de Noé, les 613 mitsvot, les 22 lettres de
l'alphabet et leur signification symbolique. Puisque, selon l'A.,
« tout est chiffre » (p. 9), on aurait pu s'attendre
à une certaine rigueur mathématique du discours. Mais il faut vite
déchanter tant les imprécisions, les erreurs factuelles, les fautes
en tous genres s'accumulent tout au long de l'ouvrage. Dès les
premières pages, l'A. nous parle d'un Séfer
yétisra (p. 9, au lieu
de yétsira ; voir toutefois p. 131). Plus
loin, il évoque la figure de Rav Saadia Gaon qu'il situe
au xie s., alors qu'il est né en 882 et mort
en 942 (p. 13 ; voir toutefois p. 69). À la p. 24,
il place sur le même plan les versions de la Bible et les listes
canoniques : « Il existe plusieurs versions en fonction
de l'appartenance religieuse. Dans l'ordre de parution : La
Septante - la vulgate - Le canon catholique - Le canon orthodoxe -
le canon protestant » (sic !). Trois lignes plus
loin : « Certains textes font l'objet d'une compilation,
ce que l'on appelle « Les Deutérocanoniques » ». Le
tout écrit dans une langue souvent pénible, avec un usage de la
ponctuation, disons « original » et une orthographe
approximative : « Par exemple, le livre de Josué, la
tradition dit que c'est lui-même qui l'a écrit »
(p. 25) ;
« sources midrachique »
(p. 30) ; etc. Face à ce guide qui n'honore point la
maison d'édition qui l'accueille, le lecteur averti, juif ou non
juif, aura vite fait de crier :
« Remboursez ! » - D. Luciani