Une confrontation intéressante et pleine d'enseignements: P.
Gibert, jésuite et exégète bien connu de l'Univ. cath. de Lyon et
du Centre Sèvres de Paris, directeur des Recherches de Science
religieuse, dialogue ici avec un psychanalyste enseignant au Centre
Sèvres, qui a publié entre autres Souci de soi, oubli de soi
(Bayard, 2002). Leur champ de travail commun est le vaste espace de
la Bible, avec un thème choisi: la solitude sous ses différents
aspects.Le psychanalyste se penche sur le NT et lit à sa manière
certains passages des évangiles et des Actes: solitude devant Jésus
crucifié, Marie à l'annonciation, dans le désert et devant Dieu,
lors d'une vision ou d'une accusation, devant la mort d'un autre,
ou à l'approche de la sienne. Le bibliste, à son tour, a recueilli
quelques textes des deux Testaments: l'homme et la femme en Éden à
la création, à la chute, dans les descendants, le prophète
découragé, le patriarche meurtri, l'appel de Dieu au prophète,
Zacharie et Joseph au seuil de l'aventure paternelle, le Christ en
croix.Deux niveaux de lecture qui se rejoignent souvent, compte
tenu de leur spécificité propre. Pourtant c'est le même texte
inspiré qui inspire ces deux modes, suivant l'angle d'approche du
commentateur. La solitude est une situation universelle;
l'essentiel est de savoir comment nous nous comportons dans la
solitude: face à autrui, en son absence ou devant son indifférence,
ou sans savoir comment l'atteindre… Solitude devant l'autre, devant
le tout Autre. Solitude-isolement ou solitude-communion? Une
mauvaise et une bonne. Si elle ne nous donne pas de solution, la
Bible nous apprend à les discerner au quotidien.Les deux approches
proposées sont vraiment instructives, dans la mesure où nous
acceptons de nous remettre en question face au texte et face à
Dieu. - J. Radermakers sj